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Habitat participatif

Texte qui présente l’agence et comment elle se positionne face aux grands enjeux majeurs et blablabla et il faudrait écrire un peu que ca fasse un petit paté visuel harmonieux...Texte qui présente l’agence et comment elle se positionne face aux grands enjeux majeurs et blablabla et il faudrait écrire un peu que ca fasse un petit paté visuel harmonieux...Texte qui présente l’agence et comment elle se positionne face aux grands enjeux majeurs et blablabla et il faudrait écrire un peu que ca fasse un petit paté visuel harmonieux...

Atelier d'architecture

Dans nos métiers de la construction, nous devons aussi répondre aux questions de notre époque en prenant en compte dans nos projets la dimension environnementale (au travers de concepts et techniques largement développés au cours de notre formation DDQE) mais celle-ci n’est rien sans les dimensions sociales et économiques qui lui sont d’ailleurs intimement liées :

Sociales, parce que le mode de vie individualiste est une impasse écologique et économique. Nous devons réapprendre à «vivre ensemble» et nous activer à donner une dimension plus «humaniste» à nos constructions, en déployant toute une palette d’espace allant du plus collectif au plus intime, afin d’offrir à chacun la possibilité de mieux vivre avec ses voisins et son environnement proche.

Economiques, parce que le prix de l’immobilier aujourd’hui sont en passe de ne plus avoir de rapport possible avec le budget des ménages. La spéculation immobilière qui marche de concert avec l’ultralibéralisme, a tendance à uniformiser l’offre immobilière. Mais il existe encore la possibilité de monter des projets d’habitat collectif écologique à un coût accessible !

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Renouveau de la coopération

1. Un contexte de crise

Depuis les années 70, le modèle dominant a été celui de la maison individuelle. Son essor a donnée lieu au développement des banlieues pavillonnaires. Or ce schéma de développement urbain, pensé à une époque où le pétrole était bon marché, induit une faible densité démographique dont les corollaires sont la sur-consommation des espaces naturels ou agricoles, la multiplication des déplacements pendulaires et une lourde infrastructure de voies et réseaux, tous incompatibles avec le respect de l’environnement.

Le marché ne cesse de creuser des inégalités en matière de logements, avec douze millions de personnes touchées par la crise du logement en France, dont 3,8 millions de mal-logés (Source : «21ème Rapport annuel 2016 sur l’état du mal-logement en France», publié par la Fondation Abbé Pierre). Les pouvoirs publics peinent à mettre en œuvre un véritable droit au logement et ne parviennent pas à atteindre les objectifs qu’ils se fixent de produire 500 000 logements par an (351 200 en 2015), dont 150 000 sociaux (108 921 en 2015, en baisse annuel de 9%, cf. Fondation Abbé Pierre). Un même bilan décevant concerne la production de logements très sociaux à bas niveau de quittance («PLAI adaptés»), à peine plus de 700 ont été programmés alors que 3 000 étaient promis en 2015.

Comme le souligne Jacques Prades dans son intervention aux Journées Habicoop à Lyon, c’est dans ce contexte difficile et ce climat de crise qu’apparaît une foule d’initiatives éparses, désordonnées, hasardeuses, plus en connue en France sous le nom d’»économie solidaire» : les AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne), les régies de quartiers, les crèches parentales, l’échange équitable, etc... Selon Jacques Prades (maître de conférences à l’université de Toulouse et spécialiste en économie sociale et solidaire), cette économie solidaire fait renaître l’essence même du mouvement coopératif :

«Ce renouveau de la coopération repose sur trois piliers qui devraient être notre projet :

1/ Une réappropriation de l’espace social : compter sur nos propres forces et prendre sa vie en main, c’est s’opposer à l’idée que le monde nous échappe totalement
2/ La création d’un collectif fondé sur l’hétérogénéité des groupes et non leur homogénéisation
3/ Le principe de la double qualité : les gens qui conçoivent et acquièrent sont aussi les usagers de ses services». (Source : Jacques Prades - «De l’économie solidaire au renouveau de la coopération» - Journée Habicoop URS-COOP Rhône-Alpes Lyon - 31 mars 2007).

2. Le renouveau du mouvement coopératif

De multiples expériences alternatives existent en Europe : d’acquisitions collectives sécurisées ou mutualisées et de recomposition des attributs de la propriété.
En France aussi, depuis le mouvement des Castors né lors de la grande crise du logement de 1939-1945, la loi de 1947 sur le statut général des coopératives et la circulaire de 1956 sur la formule de la «location-coopérative», en passant par le rapport MERCADAL de 1982 qui tente de redonner du sens à la forme coopérative en présentant trois propositions jamais expérimentées (la coopérative de locataires, la coopérative d’attribution et la formule de la location-coopérative), jusqu’à l’introduction en 2006 du concept de SCI d’accession progressive à la propriété (SCIAPP) où le parcours d’accession est sécurisé par un organisme HLM qui assure le portage initial.

En s’inspirant de ces premiers mouvements historiques et de la réflexion ébauchée par le rapport MERCADAL, l’association HABICOOP a été créée en 2006 pour promouvoir l’alternative coopérative. Elle est née du constat des graves difficultés d’accès au logement dues à la spéculation immobilière, de la disparition quasi-totale de la mixité sociale dans les bâtiments de logement et de la volonté de remettre les habitants au cœur de la conception et de la gestion de leur logement. L’association réunit des personnes proches des idées liées au secteur de l’économie sociale et solidaire, du milieu associatif ou encore du mouvement de l’habitat groupé. HABICOOP cherche donc à faire renaître le modèle de la coopérative d’habitation en France et propose un montage qui s’approche de la formule de la location-coopérative : les coopérateurs sont à la fois locataires de leur logement et propriétaires collectivement car ils possèdent des parts sociales de la coopérative qui détient l’immeuble.

Cette réflexion sur une «troisième voie» entre location et propriété a été facilitée par l’évolution du cadre réglementaire européen (voir la Loi ALUR 2014 et 2015 «Accès au Logement et un Urbanisme Rénové»). Le vrai débat qu’occulte la question de la propriété est celui de la répartition des richesses et du degré de socialisation des risques sociaux, à travers le logement.

Il est donc urgent d’inverser la tendance et de rendre «désirables» des habitats collectifs et des quartiers qui concrétisent les aspirations des citoyens sous une autre forme que «l’idéal pavillonnaire». C’est ce à quoi vise l’habitat coopératif, en redonnant de surcroît une place aux habitants dans la production de leur habitat.

MD

Il existe autant d’habitats groupés que de groupes... La notion de collectif placée derrière le mot groupé est variable selon le projet du groupe lui-même : il peut aller de la copropriété de base (le minimum de partage entre les habitants) à la communauté (le maximum de partage entre les habitants). Nous nous intéressons à ce concept qui met le curseur quelque part entre ces deux extrêmes, qui se caractérise principalement par un désir de partage et de mutualisation dans l’habitat.

Ce mouvement a connu un premier âge d’or dans les années 70-80, l’habitat participatif connaît un renouveau depuis la fin des années 2000.
L’habitat participatif permet à des groupes de citoyens de concevoir, créer et gérer leur habitat collectivement, pour mieux répondre à leurs besoins, en cohérence avec leurs moyens et leurs aspirations, en particulier en matière de vie sociale et d’écologie. Les habitants se réapproprient ainsi les décisions et responsabilités de l’acte de construire ou de rénover, d’adapter et d’entretenir leur lieu de vie, leur habitat. On parle de ce mode d’habitat comme une troisième voie au logement, entre location et propriété individuelle. L’habitat participatif est une clé pour des personnes souhaitant vivre un «chez soi» tout en partageant des lieux de «vivre ensemble». Les espaces communs, véritables lieux de vie, ne sont plus considérés comme annexes, mais bien au contraire, ils deviennent les dénominateurs communs permettant le «vivre ensemble» recherché. Les habitats groupés ont pour valeurs communes la mutualisation d’espaces et de services, la participation à un projet de voisinage solidaire et la responsabilisation des habitants dans la gestion de leur lieu de vie. Ce concept d’habitat groupé est ainsi essentiellement basé sur la participation de l’usager à tout le processus de son habitat, de la conception à la gestion. Il constitue un lieu de vie alternatif au logement individuel et à l’habitat communautaire. En effet, l’habitat groupé n’est pas comparable à la vie communautaire : les habitants d’un habitat groupé bénéficient d’un espace privé qui leur est réservé. Chaque habitant ou famille «possède» une maison ou un appartement qui représente son espace privé. Cet espace lui permet de vivre selon ses valeurs, ses lois, ses rythmes. Cet espace est à l’image du respect de la vie de chacun. Les habitants partagent, avec les autres membres du groupe, des espaces communs ou mutualisés, selon des règles qu’ils se sont collectivement imposées.

L’habitat groupé est motivé par :

  • L’envie de convivialité, à plus forte raison de solidarité, par exemple pour les gardes d’enfants, pour la possibilité d’offrir un accueil pour des parents âgés, pour la qualité du relationnel, pour l’émulation su projet collectif.

  • Le souci d’économie d’échelle, par rapport à une maison individuelle jusqu’à 20 à 25% d’économie à la construction, au moins autant à l’utilisation !
  • coût du foncier
    • honoraires du notaire et de l’équipe de maîtrise d’œuvre
    • intermédiaire du promoteur privé
    • facture énergétique
    • mutualisation des équipements : une seule chaudière, machine à laver le linge commune
    • mutualisation des services, garde d’enfants, voitures, loisirs, etc...

  • Le choix d’un habitat plus adapté à ses exigences que l’offre faite par un immeuble classique, le désir de personnalisation de son lieu de vie, et court-circuiter les promoteurs et leur offre clé en main de logement aseptisé et souvent à la traîne en matière de responsabilité écologique.

  • Le choix militant : empreinte écologique, autonomie, montage alternatif au circuit immobilier classique subissant la spéculation, intégration de différentes générations et de différents niveaux de vie.

L’habitat groupé peut avoir plusieurs formes juridiques et rassemble de nombreuses expérimentations différentes (qui intègrent plus ou moins les notions de participation, d’autopromotion, d’autoconstruction, d’habitat écologique, de vie communautaire...).

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DANS CETTE FICHE :

  • 1 - les typologies de l’habitat
  • 2 - la question de l’habitat dense en milieu rural
  • 3 - définition de l’habitat participatif
  • 4 - définition de l’habitat coopératif
  • 5 - la propriété collective et le modèle anglo-saxon
  • 6 - l’autopromotion groupée
  • 7 - une démarche reconnue par les collectivités
  • 8 - Un coût et une qualité maitrisés
  • 9 - une contribution à l’intéret général
  • 10 - une contribution à des réponses profondes des futurs habitants
  • 11 - rôle des organisme HLM
  • 12 - rôle des communes
  • 13- communauté de projet et réseaux sociaux
Rôle de l'architecte dans l'habitat participatif

Quelles sont les qualités qu’un groupe doit chercher chez un architecte pour réussir son projet d’habitat participatif ?

La première qualité d’un architecte qui fait du participatif est sa capacité à admettre qu’il n’est plus tout seul au sommet de la pyramide. Il doit déposer son projet architectural sur la table pour le partager avec les habitants. Ce n’est plus l’architecte qui fait autorité, c’est le projet partagé. Il devient accompagnateur et pas seulement expert concepteur, ce qui implique écoute, pédagogie et une relation humaine plus égalitaire avec les habitants. Cela ne peut se faire que s’il est convaincu de la possibilité de l’intelligence collective. Il lui faut accepter ce temps passé au profit d’une Haute Qualité Relationnelle. Le participatif est comme un voyage dont l’architecte revient différent, profondément transformé.

De quoi s’occupe l’architecte et qu’est-ce qui restera sous la responsabilité du groupe ?

Une mission complète d’architecte est composée de deux phases : la conception du projet, puis le suivi des travaux. La dimension participative est particulièrement présente pendant la phase de conception durant laquelle on peut organiser plusieurs ateliers pédagogiques et entretiens individuels sur les sujets à propos desquels le groupe doit faire des choix (implantation des bâtiments, principes constructifs et matériaux, personnalisation des logements). L’équipe de Maîtrise d’œuvre propose, chiffre et conseille mais c’est le groupe qui valide les décisions. En autopromotion, l’architecte ne peut cependant pas remplacer le groupe dans son rôle de maître d’ouvrage : il n’y a que lui qui puisse définir ses besoins, trouver un terrain et des financements, souscrire les assurances, contractualiser avec les entreprises.

A quel moment nous conseillez-vous de venir voir l’architecte et à partir de quel moment sera-t-il nécessaire de contractualiser la relation ?

Avant de pouvoir contractualiser, le groupe d’habitants doit se structurer autour d’une idée commune, construire un socle de connaissances, savoir prendre des décisions collectives et pouvoir assumer ses responsabilités de maître d’ouvrage, comme passer une commande claire à l’équipe de maitrise d’œuvre. Il est utile que le groupe se fasse d’abord accompagner par un AMO (Assistant à Maitrise d’Ouvrage) qui pourra l’aider dans son fonctionnement mais aussi dans le montage technique du projet immobilier. La première mission rémunérée consiste en l’élaboration de l’esquisse (implantation, formes générales, premier chiffrage) dès que le groupe a trouvé son terrain et le financement du projet. Mais il est possible de contacter l’architecte en amont, ce qui nous permet de prendre connaissance de la philosophie et des enjeux du collectif. Ceci nous donne l’occasion d’adresser au groupe un premier retour informel sur la faisabilité et le coût approximatif de son projet.

Voir le site de REGAIN avec le Guide de l’Habitat Participatif

MD

Normalisation de l’habitant et position morale de l’architecte

Dans notre pratique de l’architecture et plus particulièrement dans la conception des logements collectifs et sociaux, nous sommes confrontés quotidiennement à deux questionnements qui nous apparaissent majeurs : celui de la normalisation de l’habitant et celui de notre position morale face à cette absence de relation avec le «maître d’usage».

La première question se rattache au phénomène de normalisation qui oriente la construction vers une recherche de rentabilité à partir de l’illusion d’un individu considéré comme un «client type», une entité dépersonnalisée. La norme fixe l’image immuable d’un modèle à imiter parfaitement. Elle est un critère externe qui s’applique à l’objet et organise sa répétition uniforme en créant des «plans-types» ou modèles fixes. Le phénomène de «mitage» du logement pavillonnaire en est un exemple prégnant car il répond à un système normatif. L’aménagement et l’urbanisation se voient pris dans une logique économique toute puissante. Cette situation ne se limite pas seulement à un problème d’ordre matériel mais rejoint aussi une dimension spirituelle : les intérêts commerciaux et politiques détournent le plus souvent les décisions architecturales d’un véritable projet philosophique - un projet de vie - et les transforment en instrument de pouvoir sur l’autre et de violence. Cette volonté dominatrice constitue alors une entrave au développement des forces créatrices et élimine tout contact avec les besoins sociaux et intérieurs de l’habitant.

La seconde question concerne le rôle de l’architecte, et plus précisément la position morale de son attitude devant ce qui lui est demandé de faire et face aux transformations qui s’opèrent dans notre société. Quand nous examinons le développement historique de l’architecture, nous constatons que la mobilité de la population, le contrôle de la production et l’accroissement des villes ont totalement modifié la forme organique de l’habitat humain, autrefois constitué à partir de l’habitant lui-même et dans une lente sédimentation. Cet habitant qui participait selon ses possibilités à l’élaboration de son logis vérifiait lui-même l’utopie de sa propre demeure, et ce faisant, en y apportant dans le temps les corrections nécessaires à son amélioration, accédait à une certaine «vérité» archi tecturale, un «juste accord» qui fait autorité. Cette «accord» est clairement lisible dans l’architecturale rurale traditionnelle, la maison populaire, l’architecture auto-construite, les constructions vernaculaires. Il faut entendre par ce terme de «vernaculaire» son sens premier, étymologique, dérivé du latin vernaculum : il s’agissait d’un terme technique utilisé par les législateurs romains pour désigner ce qui n’était pas «marchand». Le sens a fini par dériver en français de «qui est produit ou né à la maison» vers «qui est du pays», «indigène», «national». Aujourd’hui, l’acte de production est dissocié de l’acte de consommation. Le produit marchand a supplanté l’objet d’usage.

La conception conventionnelle de «l’habitat collectif» par l’architecte pose un problème plus complexe que l’évidence première de la demeure traditionnelle construite par l’usager lui-même, dans la mesure où le principe de vérification de l’habitat ne s’opère plus à partir de l’habitant mais à partir du concepteur. L’architecte serait devenu la personne désignée «experte en la matière» pour concevoir l’habitation des hommes. Ce constat pose pour nous un problème éthique : comment l’architecte peut-il construire pour autrui sur le plan moral et durable, sachant que le projet de vie qu’il installe ne peut être un projet valable sur le plan de l’habitant ? Dès lors, quelles nouvelles méthodes de travail peut-il mettre en place pour «rencontrer» l’habitant et répondre à ses besoins ?

Habitant, valeur d'usage et architecte
Habitant, valeur d'usage et architecte